ラン大聖堂、添柱に囲まれた身廊の支柱
ラン大聖堂の支柱(上の写真)の模式図


フランスの初期ゴシック大聖堂にみる
ゴシック内部空間の生成

アン・デリの添柱が果たした役割に関する考察
『建築史学』No.43、2004年9月、pp. 63-90


1. Les fûts en délit,son rôle et sa place dans la naissance de l'architecture gothique


L'emploi de la colonnette en délit n'est pas la mode principale de construction de l'architecture gothique. Bien que l'on peut voir beaucoup d’exemples aux architectures du début de gothique, on en voit pas aux beaucoup d’autres églises : Chartres, Amiens, Beauvais, etc... Cependant, l'emploi du délit est le phénomène caractéristique en cours d’établissement du style gothique, après la reconstruction du chevet de Saint-Denis.
Pour les bâtisseurs qui inventaient le style gothique, qu'est-ce que c'est qu’«en délit»? Pourquoi utilisaient-ils «en délit»?

«On peut même prétendre que l’audace des constructions gothiques s’est d’abord exprimée à travers l’emploi de la colonnette en délit en tant qu’élément constructif, et cela à partir du nouveau chœur de Saint-Denis»
(Dieter KIMPEL et Robert SUCKALE, L’architecture gothique en France, p.16.)



1-1. Quelle est la différence entre le pilier roman et le pilier gothique ?

 En cas de pilier composé entouré des colonnettes engagées, noyau et colonnettes sont montés simultanément par assises. Par ailleurs, quant à pilier entouré des colonnettes en délit, noyau et colonnettes sont montés séparément. Une colonnette en délit acquiert la hauteur que plusieurs pierres de taille assisées peuvent atteindre. Les colonnettes en délit sont indépendantes de pilier et seulement reliées au noyau, de distance à distance, par des assises plates qui forment bague entre deux chandelles de pierre superposées. Les apparences de colonnettes engagées et colonnettes en délit se ressemblent, mais les deux modes de construction sont complètement différents. (fig.1-1 et 1-2)
De l’époque romane à l’époque gothique, on utilisait pilier engagé dans la plupart des cas. On pense que le support indépendant se trouve dans l’architecture antique plutôt que dans l’architecture gothique.

«La colonne antique est tantôt adossée (fig.1-3), tantôt engagée de moitié dans le mur voisin ; la colonne romane (fig.1-4) est engagée d’un tiers environ ; la colonne gothique (fig.1-5 et 1-6) est absorbée par le pilier : on distingue de moins en moins celui-ci et celle-là.»
(J. A. BRUTAILS, Pour comprendre les monuments de la France, p.129)

Alors, en ce qui concerne le mode de construction, quelle est la différence entre pilier roman et pilier gothique? On peut même comprendre que c’est un processus continu de raffinement et morcellement.
«Il n’est pas possible -- ni nécessaire -- de montrer comment ce principe de divisibilité ( ou, en sens inverse, de «multiplicabilité» ) progressive, a tendu progressivement à affecter la totalité de l’édifice et jusque dans ses moindres détails. Au sommet de cette évolution, on va jusqu’à diviser et subdiviser les supports en piliers principaux, colonnettes majeures, colonnettes mineures, elles-mêmes encore subdivisées ; le réseau des fenêtres, du triforium et des arcatures aveugles en meneaux et profils primaires, secondaires et tertiaires ; les nervures et les arcs en une série de moulures.»
(Erwin PANOFSKY, Architecture gothique et pensée scolastique, p.105.)

Au termes de Panofsky plus précis, ce n’est pas le processus de roman à gothique. C’est un processus de raffinement de pilier gothique : colonne, pilier cantonné et pilier composé. Cependant, quant on remarque le mode de construction de pilier composé, il n’y a pas de différence essentiel entre roman et gothique(fig. 1-7 et 1-8). Toutes les pierres de taille sont montés simultanément par assises. À considérer fig.1-3, 1-4, 1-5 et 1-6, l’évolution du support semble montrer le principe de divisibilité progressive.
Pourtant, le pilier gothique n’a pas été né dans le prolongement de développement du pilier roman. Il y avait certain mode de construction entre eux dans la période expérimentale(fig. 1-9). Lorsque l’architecture gothique est née au chevet de Saint-Denis, les colonnettes en délit portent les ogives. En sens inverse, quand on choisit les colonnettes en délit comme le support des ogives, l’architecture gothique a été née. C’est «en délit» qui divise les deux styles architecturales sous un aspect de mode de construction de pilier composé.


1-2. En délit, son rôle structural.

Les avis des compétents...

◊ Auguste CHOISY
“ Les colonnettes, moins compressibles à raison de leur constitution monolithe, prendront pour elles une partie de la charge plus grande que si elles étaient appareillées par assises : les colonnettes en délit déchargent le corps du massif auquel elles sont accolées ; et nous verrons lorsqu’il s’agira de l’équilibre des voûtes, avec quelle habileté les constructeurs gothiques surent utiliser cet effet toutes les fois qu’ils avaient besoin d’un renfort énergique et peu encombrant.
Mais l’emploi des colonnettes en délit est délicat :
Les mettre en place au moment où le massif s’élève, serait exposer à une véritable rupture les boutisses B qui les relient au noyau : ...
Pour éviter ces ruptures, on avait soin de rapporter les colonnettes après coup, et seulement lorsque le massif avait tassé : on posait comme pierres d’attente les boutisses B, le fût C était scellé plus tard.”
(Auguste CHOISY, L’histoire de l’architecture, tome II, p.264.)

◊ Henri FOCILLON
“ Si, au lieu de les disposer horizontalement et de reconstituer en quelque sorte la carrière dans la bâtisse, on les dresse debout, à contre-fil, en délit, ces pierres sont capables de résister à des pressions considérables.
... On peut se demander ... si, dans la juxtaposition d’assises appareillées et de membres en délit sous un même sommier, le tassement des premières ne ferait pas éclater les seconds, incompressibles, ou, du moins, n’amènerait pas une bascule du système. Ainsi l’église de ce type pourrait être dépouillée, dévêtue, de tous ses organes en délit et, réduite à sa maçonnerie, se tenir parfaitement en équilibre. Il est vrai, mais il ne l’est pas moins que la substitution du délit à l’appareil représente dans l’architecture gothique un terme nécessaire, caractérisé moins par le passage de l’«élastique» au rigide que par la tension absolue et l’amincissement des supports.”
(Henri FOCILLON, L’art gothique, paragraphes 56 et 57)

◊ E. E. VIOLLET-LE-DUC
(sur Notre-Dame de Dijon)
“B, quille grêle, mais rigide, résistante comme de la fonte de fer, grâce à la qualité du calcaire employé...”
(Dictionnaire, t.IV, p.133.)
“Il n’est pas nécessaire de rappeler ici ce que nous avons dit relativement à la fonction des colonnettes monostyles qui accompagnent les colonnes B et E, et que nous avons supposées enlevées dans la figure 77 ; elles ne sont que des soutiens accessoires qui donnent de la fermeté et de l’assiette aux colonnes principales, sans être absolument indispensables.”
(Dictionnaire, t.IV, p.136.)
(sur la Cathédrale Noter-Dame de Noyon)
“On prendra une idée de ce qu’est cette construction par notre figure 31. qui donne une partie des travées intérieures jumelles de la nef. Les colonnettes isolées, de la galerie du premier étage, celles du monolithes de pierre dure en délit. Quant aux colonnettes triples A, qui, avant la reconstruction des voûtes au XIIe siècle, recevaient l’arc-doubleau d’intersection des arcs ogives et les formerets, elles sont composées de grands morceaux en délit retenus de distance en distance par des crampons à T. Mais ces colonnettes ont été posées après que la construction avait subi son tassement, et par le fait elles ne sont qu’une décoration et ne portent rien, l’assise de chapiteau et le sommier dont les queues s’engagent dans la maçonnerie suffisant pour soutenir les claveaux de cet arc-doubleau.
(Dictionnaire, t.IV, p.52.)



1-3. L’expansion du délit en France : les cathédrales du premier gothique de la deuxième moitié du XIIe siècle.

«... A St. Denis, dès avant 1140, dans les chapelles hautes du massif de façade, où se révèle pour la première fois la main du maître du chevet, les fûts en délit commençaient déjà à se multiplier, affirmant l’écriture incisive et le souci de légèreté de l’architecture gothique naissante ; aussitôt après, dans le chœur, les colonnettes qui reçoivent les retombées des voûtes contre les parois extérieures du déambulatoire ont été de même montées indépendamment de la maçonnerie des murs et formées de deux sections monolithes placées bout à bout. A Sens, les minces fûts qui prolongent, à l’aplomb des piles des temps faibles, les nervures intermédiaires de la voûte sexpartite sont également en délit et baguées à mi-hauteur. Mais c’est seulement vingt ans plus tard, dans le groupe septentrional qui prend forme alors entre la vallées de l’Aisne et les hautes vallées de la Scarpe et de l’Escaut, que le délit devait être engagé en système et développer toute la gamme de ses diverses modalités d’emploi. Le chœur de Noyon et celui de Laon peuvent symboliser, dès les années 1160, l’avènement de cette étape nouvelle et après 1171, Notre-Dame la Grande de Valenciennes, en recourant pour ces fûts détachés à l’emploi de la pierre bleue de Tournai, inaugurait dans l’univers des formes gothiques ces effets de polychromie que Guillaume de Sens allait introduire presque aussitôt en Angleterre avec succès que l’on sait. De Valenciennes à Canterbury, la filiation semble directe et les débuts du styles anglais à fûts de marbre n’en apparaissent que plus étroitement liés aux recherches d’expression graphique qui se poursuivaient, autour des années 1170, dans les milieux gothiques de la France du nord.»
(Jean BONY, “Origines des piles gothiques anglais à fûts en délit”, Gedenkschrift Ernst Gall, Berlin and Munich, 1965, pp.95-97.)


Pendant 50 ans à partir de la consécration du cœur de Saint-Denis en 1144 jusqu’au commencement de reconstruction de Chartres en 1194, on a utilisé souvent la colonnette en délit. Entre temps, Guillaume de Sens s’est rendu en Angleterre pour travailler à chantier de la reconstruction de Cantorbéry. Il a introduit le style gothique et le technique du délit, et on a utilisé la colonnette en délit en marbre noir en Angleterre depuis.
En France, après le premier emploi de la colonnette en délit à Saint-Denis, on l’a toujours utilisé à la construction des cathédrales du début de gothique: Sens, Noyon, Senlis, Laon, Paris, Soissons et peut-être Cambrai et Arras. Les colonnettes en délit en France ne sont pas en marbre noir mais en même matière que les pierre d’assises appareillées†. Donc, ils n’a pas de l’effet décoratif comme l’art polychrome en Angleterre, et visuellement, il n’y a pas de grande différence entre colonnette en délit et colonnette engagée. Mais, on peut trouver la volonté inébranlable des bâtisseurs de l’architecture de début de gothique pour former la nouvelle espace, car on s’est donné la peine d’utiliser la colonnette en délit malgré sa difficulté de construction.
† Selon M. Bony, on a utilisé la colonnette en marbre bleu de Tournai à Cambrai et Arras.


1-3-1. L’abbaye royale de St.-Denis

Aux chapelles rayonnantes de St-Denis, on peut voir les colonnettes en délit recevant les retombées de voûte d’ogive. Les colonnettes correspondent aux nervures de voûte d’ogive en tête-à-tête. La colonnette qui reçoive l’arc doubleau est un peu plus gros que les autres, car l’arc doubleau même est plus gros que les ogives. Trois branches d’ogives côté fenêtre sont reçues par les trois colonnettes en délit. Une colonnette est levée entre deux fenêtres et deux autres sont levées à côté de la colonnette recevant l’arc doubleau. Deux autres branches d’ogives sont reçues par les deux colonnes en délit de abside qui reçoivent aussi les arcs doubleaux(fig.1-11).
La bague qui fixe la colonnette en délit est très fine (fig.1-12). À l’autres cathédrales qui suivent St-Denis, les bagues sont plus gros et moulurées. Une seule exception est celles de Senlis†. Ses bagues sont ressemblent à l’illustration de la bague de métal de Salisbury que Viollet-le-Duc a désigné (fig.1-13). Cependant, la bague est en pierre au moins à Senlis. Peut-être c’est aussi en pierre à St-Denis.
† On peut voir autre exemple à une partie de la nef de Noyon.

1-3-2. La cathédrale de Sens

Aux bas-côtés et au déambulatoire de Sens, il n’y a pas de colonnette en délit recevant la retombée de voûte d’ogive. En revanche, quelques cul-de-lampes figurés portent les arcs diagonales. On peut voir la même disposition au transept de Champeaux et aux bas-côtés de St-Quiriace de Provins, etc..
Seulement, il y a des colonnettes en délit comme des chambranles de fenêtre aux bas-côtés de Sens. Mais cela est un élément décoratif plutôt que constructif.
Par ailleurs, on peut voir les colonnettes en délit qui reçoivent les retombées de voûte d’ogives du vaisseau central. Une simple colonnette en délit est levée sur chaque tailloir des piles faibles (colonnes jumelées). À beaucoup de cathédrales telles que Noyon, Senlis, Paris, trois colonnettes reçoivent les retombées de voûte d’ogives du vaisseau central†. Dans les cathédrales du début de gothique, Sens est un unique exemple qui possède une simple colonnette en délit comme un support de voûte d’ogive du vaisseau central.
La bague de la colonnette est grosse et moulurées. C’est complètement différente de celle de Saint-Denis. Peut-être la bague moulurée apparaît d’abord à Sens, depuis c’est commun avec colonnette en délit de l’architecture gothique en France. Généralement, colonnette en délit est fixée par la bague moulurée ou par le crampon à T. La bague fine de Saint-Denis est exceptionnel.
† À Laon, trois et cinq alternativement.


1-3-3. La cathédrale de Noyon

À la cathédrale de Noyon, on peut voir plusieurs modes de l’emploi de la bague et la colonnette en délit. Le mode variait selon les étapes de construction. On peut diviser grosso modo en deux modes : la première période avec bague et la deuxième période sans bague.
La construction de la cathédrale a été avancée de l’est en l’ouest. Au chœur, au transept et aux quatre travées de la nef, les colonnettes en délit sont fixées par des bague. Au reste de la nef, il n’y a pas de bague et les colonnettes sont fixées par des crampons à T. Le changement du mode de la fixation au milieu de la construction est rare†.
Au déambulatoire, les retombées des voûtes d’ogive sont reçu par les colonnettes engagées. Par contre, dans les chapelles rayonnantes, les colonnettes en délit reçoivent les retombées des voûtes d’ogive. Au vaisseau central du chœur, le faisceau de trois colonnettes en délit reçoit chaque retombée des nervures, dont la colonnette centrale porte l’ogive et les colonnettes des côtés portent l’arcs formeret. Chaque fût monolithe est relativement courte. Donc il y a beaucoup de bague qui fixent les colonnettes et cela fait l’impression d’être taillé à la serpe.
Au transept, ce qui reçoit les nervures des voûtes d’ogive n’est pas le faisceau des colonnettes mais simple colonnette en délit. Car il n’y a pas du déambulatoire à transept, les colonnettes ne sont pas levées sur le tailloir de pilier mais sur le sol.
À la nef, le faisceau des trois colonnettes en délit reçoivent les retombées des voûtes d’ogives. Les colonnettes sont levées sur chaque tailloirs de piles faibles. Comme on l’a déjà mentionné, le mode de fixation de colonnette est changé à mi-chemin : fixée par bague aux premières quatre travées et fixée par crampon à T aux dernières travées. On a changé le mode à troisième pilier de la croisée. Le faisceau des colonnettes en délit est fixé par des bagues fines en bas et par des crampon à T en haut. La bague fine en bas ressemble à celle de Saint-Denis.
† À Auvers-sur-Oise, on peut voir le changement de colonnette en délit à colonnette engagée. Il est aussi rare que l’on change le mode de construction de colonnette même.1-3-4. La cathédrale de Senlis
La cathédrale de Senlis est un exemple important de l’architecture du début de gothique. Cependant, car c’est reconstruit au XVIe siècle en grande partie, la partie du XIIe siècle reste un peu. Surtout, le vaisseau central est surélevé et les colonnettes recevant les retombées des voûtes d’ogives sont reconstruites. Donc, les colonnettes pouvaient être en délit originairement, maintenant ce sont les colonnettes engagées.
Les colonnettes en délit du XIIe siècle restent à la partie du déambulatoire. L’arcs doubleaux sont reçu par des demi-colonnes et l’arcs diagonales sont reçu par des colonnettes en délit (fig.1-19). Dans les chapelles rayonnantes, il est aussi colonnettes en délit qui recevaient les retombées des voûtes d’ogives (fig.1-1).
Les colonnettes en délit sont fixées par des bagues fines qui ressemblent à celle de Saint-Denis (fig.1-20). L’emploi de colonnette en délit et bague fine au déambulatoire est peut-être l’influence de Saint-Denis. Donc, il est une grande perte que les colonnettes recevant les retombées des voûtes d’ogives du vaisseau central sont reconstruites aux deux églises : Saint-Denis et Senlis. On ne peut pas connaître si c’était vraiment en délit. Si c’était en délit, est-ce que c’était fixé par la bague fine, bague moulurée ou crampon à T ?


1-3-5. La cathédrale de Laon

Aux cathédrales de Laon et de Paris, l’alternance des piles qui supportent la voûte sexpartite est dissimulée au rez-de-chaussée de la nef par les colonnes monostyles des arcades. Toutes les retombées des voûtes d’ogives sont reçues par les colonnettes en délit qui sont levées sur les tailloirs des colonnes des arcades. Par contre, aux cathédrales mentionnées plus haut -- Sens, Noyon, Senlis --, il existe l’alternance des piles, donc les retombées des voûtes sont reçues par des piliers composés et des colonnettes levées sur les tailloirs des colonnes des arcades.
À la cathédrale de Laon, les faisceaux de trois et cinq colonnettes font l’alternance corresponde à la voûte sexpartite. Les colonnettes sont fixées par des bagues moulurées. L’alternance de trois et cinq colonnettes et beaucoup de bagues qui fixent les colonnettes font l’impression d’être taillé à la serpe comme au chœur de la cathédrale de Noyon.
Chaque colonnette se compose de cinq fûts monolithes et fixée par quatre bagues, dont les deux bagues correspondent à la hauteur des corniches. Et le chapiteau corresponde aussi à la hauteur de la corniche sous la fenêtre haute. Donc, les trois corniches qui divisent l’élévation de quatre étages ne sont pas divisées par des éléments verticaux. Les corniches franchissent les colonnettes et cela fait un effet de l’horizontalité (fig.1-22). Parmi les cathédrales de l’époque début de gothique, seule la cathédrale de Laon réalise cette horizontalité. Au début de XIIIe siècle, aux cathédrales de Chartres, Reims et Amiens, les deux corniches de trois étages franchissent les colonnettes et le même effet de l’horizontalité est fait.
Quant à la relation entre les corniches et les colonnettes, on peut diviser les bâtiments du début de gothique en trois groupes en dehors de la cathédrale de Laon.
La première groupe est ce que la colonnette n’est pas fixée par la bague et la corniche ne franchisse pas ce l’élément vertical.À titre d’exemple, la cathédrale de Paris, Saint-Germain-des-Près, Notre-Dame de Mantes (fig.1-23). On peut citer aussi la cathédrale de Senlis en exemple, mais il n’est pas certain qu’il fût la même au XIIe siècle.
La deuxième groupe est ce que toutes les corniches ne correspondent pas à la hauteur des bagues. Par exemple, les cathédrale de Sens et Noyon. À la cathédrale de Sens, la corniche sous la fenêtre haute corresponde à la hauteur du chapiteau de la colonnette, mais la corniche sous le triforium ne corresponde à la hauteur de la bague. Seul à la partie droite du chœur, la corniche sous le triforium corresponde à la hauteur de la bague. Au chœur de la cathédrale de Noyon, la corniche sous la fenêtre haute corresponde à la hauteur du chapiteau, mais la corniche sous la triforium ne corresponde à la hauteur de la bague. Quant à la corniche sous la tribune, cela ne corresponde pas à la hauteur de la bague, mais sous la corniche il y a un cordon qui corresponde à la hauteur de la bague. Au transept, trois corniches correspondent à la hauteur des bagues, mais le chapiteau est un peu plus bas que la corniche sous la fenêtre haute, donc les nervures de l’ogives divisent la corniche. À la travée orientale de la nef, bien que la corniche sous la tribune corresponde à la hauteur de la bague, la corniche sous le triforium ne la corresponde pas. La corniche sous la fenêtre haute non plus ne corresponde pas la hauteur du chapiteau. Aux travées occidentales de la nef, il n’y a pas des bagues qui fixent les colonnettes, donc les corniches ne franchissent pas les éléments verticaux.
La troisième groupe ressemble à la deuxième. On peut citer St-Remis de Reims et Notre-Dame-en-Vaux de Châlons-en-Champagne en exemple (fig.1-24). Dans ces églises, la corniche (le cordon feuillage) corresponde à la hauteur de la bague, mais les corniches sous le triforium et sous la fenêtre haute ne correspondent pas à la hauteur de la bague ou le chapiteau. En revanche la bague et le chapiteau correspondent à la hauteur des chapiteaux de la tribune et du triforium.
La cathédrale de Laon n’est pas classée parmi les trois groupes. Toutes les corniches sont les horizontales continues. Cette disposition a pu influencer celle de Chartres, Reims et Amiens.


1-3-6. La cathédrale de Paris

À la cathédrale de Paris, toutes les retombées des voûtes sexpartites du vaisseau central sont reçues par les faisceaux des trois colonnettes. Les colonnettes du chœur ne sont pas en délit, donc il ne faut pas des bagues pour fixation. Par contre, à la nef, les colonnettes sont en délit. Cependant, les colonnettes ne sont pas fixées par des bagues mais par des crampons, les colonnettes du chœur et de la nef sont le même en apparence.
L’alternance des piles qui supportent la voûte sexpartite n’existe ni au rez-de-chaussée ni aux colonnettes au-dessus. Cependant, on peut la retrouver dans les colonnes qui séparent l’une de l’autre les nefs latérales. Les colonnes sont entourées par douze colonnettes en délit aux temps forts dont les deux fois deux colonnettes supportent arcs doubleaux, deux fois deux portent arcs formerets et les quatre restant supportent les arcs diagonales.1-3-7. Le bras sud de la cathédrale de Ssoissons
Le bras sud de la cathédrale de Soissons est la partie de l’époque du début de gothique. Il a quatre étages comme autres cathédrales de même époque. Au vaisseau central du bras sud, les retombées des voûtes d’ogives ne sont pas reçues par des colonnettes mais par des pilier engagés. Par contre, au niveau de l’arcade, les arcs en lancette sont supportés par des colonnes en délit. Et au déambulatoire du transept sud et dans la chapelle orientée, on peut voir l’emploi des colonnettes en délit variées.
Au déambulatoire, les arcs formeret (ou les chambranles de fenêtre de arc en plein cintre) sont supportés par des colonnettes en délit.La colonnette se compose de cinq fûts monolithes et fixée par des bagues moulurées. Les retombées des arcs diagonales sont reçus par des colonnettes composées de deux fûts monolithes.
Dans la chapelle orientée, les arcs formeret (ou les chambranles de fenêtre de arc en plein cintre) sont supportés par des colonnettes en délit composées de quatre fûts monolithes. Les nervures de voûte d’ogive retombent jusqu’à proche du sol et reçues par des colonnette courtes en délit composées de deux fûts monolithes.
Il y a aussi deux piliers fasciculés très originaux entre le transept sud et la chapelle orientée. Ces piliers semblent se composer des colonnettes en délit, mais il existe noyau en dedans du pilier au rez-de-chaussée. En revanche, à l’étage, ces piliers se composent seulement des colonnettes en délit selon M. Bony.

 


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